mercredi 27 avril 2011

Les raisins de la colère, de John Steinbeck .

« Dans l’âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines. »




Quatrième de couverture :
Le soleil se leva derrière eux, et alors… brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l’immense vallée. Al freina violemment et s’arrêta en plein milieu de la route.

- Nom de Dieu ! Regardez ! s’écria-t-il.
Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d’arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit :
- Dieu tout puissant !... J’aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau.

La grande épopée de Steinbeck, Prix Nobel, qui a inspiré au cinéma le chef-d’œuvre de John Ford, avec Henry Fonda.


Mon avis :
Bien plus qu'un livre qui se lit, Les raisins de la colère est un livre qui se vit !

Une famille de paysans frappés par la Grande Dépression. Un homme sorti de prison. Une jeune femme enceinte. Une famille unie brisée par la misère. Voici peu d'ingrédients, certes, mais Steinbeck a su merveilleusement les manier.

Ce roman s'apprivoise petit à petit, de part son côté brut et descriptif. Ainsi, il faut un assez long moment avant d'entrer pleinement dans le récit, avant de décrypter la force qui émane de chaque phrase... En effet, les descriptions réalistes donnent un aspect authentique et sincère au texte, ce dernier se révélant de plus en plus engagé au fil du récit. 
On suit la famille de paysans au jour le jour, ce qui occasionne parfois quelques longueurs dans le récit, mais le rend d'autant plus crédible à mon goût. Ainsi, Steinbeck réussit ici à dépeindre la misère avec un réalisme frappant, qui dénonce toute la bêtise humaine. Tout en rédigeant un texte sans point de vue ni interventions de l'auteur, ce talentueux écrivain nous offre un pavé qui frappe là où ça fait mal, et le lance en plein dans les consciences des responsables de cette misère humaine. 

Une fois le sentiment d'indignation déclenché et le lecteur sensibilisé, Steinbeck s'attaque à une véritable étude sociologique. 
Au fur et à mesure du récit, il déterre les causes de la ruines de ces paysans, dénonce le capitalisme et d'autres systèmes tout aussi défaillants. Bien que ce livre s'ancre dans une période précise de l'histoire américaine, sa morale est encore valable de nos jours, et s'étend dans le monde entier. 
L'auteur développe aussi une réflexion profonde autour de la misère. Ce sont finalement les gens les plus pauvres qui connaissent la véritable valeur du partage. Ainsi, ce livre est une leçon de solidarité, à l'image de la dernière scène. 

Ce roman est donc un hymne à l'humanisme très puissant, fort et frappant; à travers lequel Steinbeck s'engage, sans pathos. Entre désillusion et espoir, le parcours de la famille Joad fait trembler et aimer. 

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